Hannah Whitaker travaille principalement avec la photographie. Intéressée par les limites structurelles, elle produit des photographies soit par la superposition d’expositions sur une pellicule 4x5 avec des caches de papier découpé, soit par des décors et des éclairages très travaillés. Ces techniques lui permettent de combiner photographie au et graphisme. L’espace qui en découle est à la fois plat et dimensionnel, dénué de cohérence optique.
 
Son travail montre souvent des femmes, en silhouette et situées dans des espaces graphiques. Évoquant un écran surchargé de fenêtres ou une ville envahie de publicités, son travail se réapproprie les procédés optiques qui luttent pour attirer notre attention. Cette accumulation d’images codées place son travail dans une relation complexe avec différents signifiants culturels. Même si les œuvres ne ressemblent pas à des photographies traditionnelles, elles sont entièrement produites par des moyens optiques et pas par manipulation numérique. Ces systèmes imparfaits entraînent des bavures de l’erreur humaine, comme des écarts involontaires entre expositions, des chevauchements accidentels, un sujet mal aligné. Alors que l’œuvre peut évoquer au premier regard la rigidité de la clarté numérique, un examen plus attentif décèle des rides, des poils ou des veines dans toute leur splendeur humaine. Les corps peuvent apparaître indéfinis et abstraits, mais ils sont ceux de personnes résolument singulières.